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Couverture du livre "Femmes des années folles de Norman Barreau-Gély, éditions E/P/A, 2022

ATELIER D’ÉCRITURE / « Femmes des années folles » Norman Barreau-Gély Espace Simone de Beauvoir/ Nantes

Explorer la période des années folles à travers le parcours singulier de femmes qui de par leur présence ont su inspirer des artistes.

ÊTRE comme Kiki de Montparnasse, JOUER comme Garbo, Dietrich et Brooks. Influencer la Mode et HABILLER les femmes pour se sentir libres dans leurs vêtements grâce à Jeanne Lanvin, Coco Chanel et Madeleine Vionnet ou encore CRÉER avec Sonia Delaunay,

C’est ce que nous avons fait en avril à l’Espace Simone de Beauvoir en tournant les pages de l’ouvrage « Femmes des années folles » de Norman Barreau-Gély. L’imaginaire et la poésie de chacune avaient rendez-vous avec le destin de ces femmes.

Écrivons maintenant !  

Ces femmes si chics

Ont une élégance folle

À danser vers l’émancipation

Fabienne

Grands-mères, mes ancêtres

L’une chic sur les photos jaunies

L’autre rustique car pauvre

Cécile

ÊTRE : Kiki de Montparnasse, la muse

« Nu » Tsugouharu Foujita, 1922, Musée d’art moderne de la ville de Paris
In « Femmes des années folles » p. 14-15

Kiki de Montparnasse, sur le tableau de Foujita, 1922

Kiki de Montparnasse était une de ces nouvelles femmes. Elle était de celles qui aimaient se montrer. On avait l’habitude de les voir dans les cafés et les dancings, mais les voir nues, jamais. Pourtant c’est Kiki que nous voyons sur ce lit, nue.Entourée de son rideau remplit d’histoire, veut-elle enterrer le passé, laisser les femmes pudiques à cette même histoire ?

Ou bien veut-elle marquer cette histoire et en faire partie?

Aujourd’hui, notre histoire à nous les femmes, c’est elle : Kiki de Montparnasse.

Léonie

Kiki de Montparnasse photographiée par André Kertész en 1927
in « Femmes des années folles » p. 20

Kiki de Montparnasse, une intelligente fille du peuple, a fait carrière dans le milieu artistique grâce à sa drôlerie, son côté malicieux et effronté. Elle adopta vite la coupe garçonne et un maquillage sophistiqué qui contrastait avec ses robes simples et confortables. Elle posa pour Man Ray comme une sculpture, sans collier, avec son dos comme un violoncelle. Elle restera dans les mémoires comme une femme libre, Kiki de Montparnasse.

Cécile

Kiki de Montparnasse photographiée à la terrasse du Dôme en 1929
in « Femmes des années folles » p. 10

Kiki de Montparnasse, installée à la terrasse du Dôme, coquette étrennant son rouge à lèvres, son poudrier et son collier de perles, est une femme au tempérament de feu comme l’indique sa cigarette.

Intelligente, elle ne lâche pas son sac à main. Rebelle, elle refuse les avances des artistes qui ne lui plaisent pas. Mais vénale, ça elle ne l’est certainement pas en aidant les hommes à devenir célèbres et riches sans la moindre contrepartie.

Sacrée Kiki de Montparnasse !

Fabienne

JOUER : GARBO / DIETRICH / BROOKS

La voix de Garbo

A-t-elle une voix aussi sensuelle que son apparence ? Beaucoup se l’accorde à le dire. Qui donc est étonné ? Une femme aussi élégante et charismatique ne pouvait qu’avoir une voix faite sur mesure pour elle.
Peut-être Stendhal a-t-il été frappé par cette photo et peut-être s’est-il aussi inspiré d’elle.

Le flegme de Dietrich

Quand on observe cette photo, comment peut-on penser une seule seconde que Marlène Dietrich était connue pour sa nonchalance ? Ne remarquez-vous pas son air enfantin et ses yeux rieurs ? Peut-être est-ce parce que pour une fois c’est à sa fille qu’elle s’adresse et non à des hommes…

« Ne jamais sourire à moins d’en avoir envie » -Brooks

Ce noir représente-t-il la prétendue obscurité de son caractère ? Représente-t-il le passé des femmes soumises qu’elle souhaite enterrer ? Ou bien était-elle juste une grande fan d’une certaine Gabrielle Chanel ?

Léonie

Greta Garbo photographiée par la photographe américaine Ruth Harriet Louise lors du tournage de « La tentatrice » de Fred Niblo en 1926
In « Femmes des années folles » p. 35

La voix de Garbo

Garbo va bientôt faire résonner sa voix envoutante, charmeuse et chaleureuse dans le rôle qui l’attend. Elle songe à son dernier amour qui s’est fini en eau de boudin. Être une des premières super stars n’est pas simple.

Le flegme de Dietrich

Marlène en a vu d’autres, l’arrivée à Hollywood et ses producteurs, c’est du gâteau par rapport aux nazis. Elle peut se permettre d’être détendue, bien dans sa peau voire joueuse. Elle reste à l’écoute du monde.  

« Ne jamais sourire à moins d’en avoir envie » -Brooks

Brooks symbolise l’aspiration de toutes les femmes à la liberté par rapport aux injonctions. Son originalité est d’avoir dit il y a 100 ans ce que les féministes disent avec révolte aujourd’hui : « Foutez-nous la paix ! »

Cécile

Marlène Dietrich photographiée dans son lit à Hollywood parlant avec sa fille au téléphone en 1929
In « Femmes des années folles » p.36-37

La voix de Garbo/ Le Flegme de Dietrich/ Le sourire de Brooks

La voix de Garbo imposante, puissante est peut-être fatiguée, éraillée par les journalistes qui l’embêtent à la cataloguer.

Le flegme de Dietrich, un sourire aérien qui lui va bien. Vive la paresse !

« Ne jamais sourire à moins d’en avoir envie »

Donne à Louise Brooks le teint corbeau des oiseaux de nuit

Elle a envie de s’affranchir, il lui reste plus qu’à quitter le collier  qui l’asservie.

Cheveux courts, long collier, longue robe qui te fait disparaître dans le noir

Fabienne  

photographie de Louise Brooks
In « Femmes des années folles » p. 38

HABILLER : LANVIN / CHANEL / VIONNET

Jeanne Lanvin

Jeanne Lanvin, entrepreneuse indépendante, créée sa maison haute couture en 1889. Comment une femme, à cette époque, a-t-elle réussit à être autant influente ?Ses propres mélanges de couleurs l’ont faite sortir du lot. Son inspiration ? Sa passion pour la Grèce.

Coco Chanel

Tout ce qu’elle créée fait l’évènement.
La preuve : elle porte elle-même ses créations. Elle aussi veut être « en Chanel ».
Je veux permettre aux femmes de bouger aisément, de ne pas se sentir déguiser. L’élégance à la française c’est la sobriété. Elle enlève le superflu pour se concentrer sur le plus important : la femme et son caractère.
Elle le dit elle-même : tout mon art a constitué à couper ce que les autres ajoutaient.

Madeleine Vionnet

La fin du corset.
Femmes, soyez libres, soyez légères, je vous libère.
Notre révolution peut commencer : nous pouvons enfin respirer. Femme, je m’adresse à toi : il faut que tu te réalises.

Léonie

Jeanne Lanvin choisissant des tissus dans son studio en 1930

Jeanne LANVIN

Jeanne LANVIN, entrepreneuse indépendante crée sa maison haute couture en 1889. C’est une patronne de choc, créative et novatrice : nouvelles formes plus libres, elle fait ses propres mélanges de couleurs. Une de ses grandes inspirations la Grèce, sa passion.

Coco CHANEL

Sévère, déterminée, volontaire et ferme

Tout ce qu’elle crée fait l’événement car cela révolutionne l’idée qu’on se fait de la femme faite pour décorer, ne pas bouger, faire tapisserie.

« Je veux permettre aux femmes de bouger aisément, ne pas se sentir déguiser » l’intention est claire. Ça suffit de souffrir pour être belle ! De devenir ridicule à force de couches de tissus !

« Tout mon art a consisté à couper ce que les autres ont ajouté » Ouf ! J’ai cinq kilos de moins sur le dos, mes genoux disent merci !

Madeleine VIONNET

La fin du corset, c’est le début du mouvement, de l’action, de l’entrée dans la société. Les femmes doivent prendre leur place.

« Il faut que tu te réalises »

En tant que femme, comme tout être humain, tu n’es pas obligée de te marier, d’enfanter, de préférer les hommes, de vouloir incarner ton genre.

Cécile

Coco Chanel photographiée par Boris Lipnitzki en 1937 portant sa fameuse robe noire
In « Femmes des années folles » p. 62

Jeanne LANVIN

Entrepreneuse indépendante, crée sa maison haute couture en 1889

Quelle audace !

Elle crée ses propres mélanges de couleurs

Pour des vêtements vus  nul part ailleurs

Sa passion pour la Grèce l’amène à revisiter la mode antique en la colorant d’arcs en ciel licorne.

Coco CHANEL

Tout ce qu’elle crée fait l’événement comme sa fameuse petite robe noire et le parfum Coco Chanel qui se vendent comme des petits pains

« Je veux permettre aux femmes de bouger aisément, de ne pas se sentir déguisées »

Pour moi élégance rime avec lignes épurées et simplicité.

«  Tout mon art a consisté à couper ce que les autres ajoutaient »

Alléger nos marches, nos cœurs, tous nos corps si lourds à porter.

Cette fameuse charge mentale qui phagocyte nos têtes   

Madeleine VIONNET

La fin du corset

Comme une respiration profonde

On peut VRAIMENT inspirer profondément, prendre de l’air et ensuite le relâcher longtemps pour se détendre pleinement.

Il faut que tu te réalises

Dans cet oxygène supplémentaire que je t’apporte !

Fais-en quelque chose, crée, apporte du mieux au monde

Tels les arbres bien ancrés, puissants et sauveurs d’atmosphère.

Fabienne

Madeleine Vionnet travaillant sur un mannequin miniature dans son atelier dans les années 1930
In « Femmes des années folles » p. 65

CRÉER : DELAUNAY

« Compositions, couleurs, idées, planche XI » Sonia Delaunay, vers 1930
In « Femmes des années folles » p.79

Sonia Delaunay

Mon œil  est attiré par ce tableau.
L’est-il par ses droitures ?
L’est-il par ses courbures ?

Peut-être est-ce ses couleurs ?
Toutes ces choses forment un drôle de mélange. Mais j’ai trouvé.

Ces droitures, ces courbures et ces couleurs : c’est ce par quoi mon œil est attiré. Ce bordel organisé.

Léonie

Bientôt l’été, j’ai hâte de faire le plein d’énergie au soleil, dans un transat à toile bayadère, dans une petite robe graphique et légère. J’ai hâte de jouer du contraste entre ombre et lumière : tête à l’ombre qui lit et corps au soleil qui chauffe.

Cécile

Le rouge me chuchote liberté excitée

Bleu, je vise l’évasion

Jaune, ai-je une tête de poussin ?

Noir, c’est noir mais je garde espoir

Car blanc, je disparais et renais ?

Fabienne

Merci à Léonie, Fabienne et Cécile pour le partage de leurs textes et à l’espace Simone de Beauvoir pour son accueil.

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